في تواصل العقول تناسق الأشياء


و في اختلافها تعارفها
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introduction

Le mot « destin » est un déverbal de « destiner ». Destiner est l’action d’affecter à une personne ou à une chose à tel ou tel emploi, à tel usage. Il signifie dans un sens vieilli l’action de fixer d’avance un destin. 1
Dans la langue arabe le mot « destin » peut se traduire avec le mot « Al qadar » qui désigne le sort que Dieu à « écrit » pour tout mouvements, actions, devenirs et le sort de sa création2. (Débat philosophique islamique)
C’est d’ailleurs, le sens qu’on trouve dans la littérature française : le mot « destin » désigne « une puissance mystérieuse à qui les anciens attribuaient le pouvoir de déterminer d’avance et d’une façon irrévocable la suite des évènements et leurs sorts en tant qu’il résulte de forces extérieures invincibles ; ce qui arrive aux hommes, de bien ou de mal, indépendamment de leur volonté3.
Le mot destin est, donc, un signifiant de l’idée que tout ce qui arrive aux hommes et aux choses est fixé et déterminé, d’avance, par des forces qui interviennent au-delà de leur libre conscience et la volonté des choses.
Le mot « pulsion » vient du latin pulsio (action de pousser »), de pello (« mettre en mouvement ») ; « émouvoir (sens figuré), pousser, repousser, chasser)4, traduction de l’allemand Trieb. Concept limite entre le psychique et le somatique désignant une force inconsciente d’ordre biologique (faim, soif, besoin sexuel), douée d’une forte charge énergétique et orientant le sujet vers un certain objet pour lui donner satisfaction et « réduire » la tension produite par la pulsion.5
Isaac Newton utilisait le mot pulsion pour décrire la propagation du mouvement dans un milieu fluide et élastique.
Ainsi, on obtient les idées suivantes :
– La pulsion est l’exercice d’une force et la propagation d’une énergie pour pousser et mettre en mouvement ;

– Le travail de la pulsion se trace dans un champ physique (ou psychique) ;
– La pulsion n’est observable et mesurable qu’à travers la trace qu’elle produit.
– L’expression « destin de la pulsion » postule l’hypothèse que le travail de la pulsion se dessine avant qu’il s’exprime.
Cette hypothèse est vérifiable dans la littérature psychanalytique par les concepts qui présupposent la pulsion : le refoulement, le complexe d’oedipe, le transfert, l’inconscient…

La Pulsion en Psychanalyse
C’est dans « pulsions et destin des pulsions » 1915 que Freud définit précisément la pulsion : « le concept de pulsion nous apparait comme un concept limite entre le psychique et le somatique, comme le représentant psychique des excitations, issues de l’intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l’exigence de travail qui est imposée par suite de sa liaison au corporel. »6
Il est clair que, d’un point de vue physiologique, le système nerveux est incité à des exigences psychosomatiques par les excitations pulsionnelles.
Selon Freud la pulsion est définie par quatre caractères :
La poussée (drang) : elle est le moteur qui délivre l’énergie nécessaire pour exciter la pulsion ; elle constitue, selon Lacan le moi-réalité supporté par le système nerveux.
Le but : il serait la satisfaction, selon Freud. Une satisfaction obtenue par des vois combinés et interchangeables. Le but de la pulsion détermine son destin : le renversement en son contraire, le retournement sur la personne ; le refoulement et la sublimation.
L’objet : « c’est en quoi ou par quoi la pulsion peut atteindre son but » (Freud). Il est variable selon le destin de la pulsion, alors qu’un seul objet peut satisfaire plusieurs pulsions. Lacan, en revanche, estime que la pulsion n’a pas d’objet. Le sein est, pour lui, un symbole de manque ainsi que le phallus. Le sevrage laisse dans le psychisme la trace permanente de la relation biologique qu’il interrompt. (Lacan, complexes familiaux). La pulsion estime-t-il fait le tour de l’aller-retour (notion de circularité) de son objet, l’objet a, l’objet perdu. La pulsion fait retour sur sa source mais ayant dans son parcours rencontré les signifiants de l’Autre. « Le désir de l’homme est le désir de l’Autre » (Lacan, 1966). Cette circularité de la pulsion permet de penser, selon Lacan, les rapports des pulsions partielles entre elles. Contrairement à Freud, la pulsion anale ne s’émerge pas, nécessairement, après la pulsion orale. Dans le livre XI du séminaire « les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse »7 (1973), Lacan estime que les pulsions ne se présentent jamais que comme pulsions partielles. Il insiste aussi sur le fait que le propre objet pulsionnel ne satisfait pas directement le but de la pulsion : en ratant son objet, la pulsion dessine un bord autour de l’objet. Pour Lacan, la pulsion essentiellement incestueuse- naît du manque
radical résultant de la sortie du sein maternel. Lacan reprend le mythe d’androgyne- être humain primordial antérieur à la différentiation des sexes- décrit par Aristophane dans le Banquet de Platon. De même que l’androgyne se divise en deux être sexués, de même le nouveau-né, en se séparant de sa mère, il « utilise » la pulsion pour traduire le manque du complément maternel. Mais cette poussé rencontre des limites de son corps. Pour s’épancher, la pulsion est alors canalisée vers les zones
érogènes qui sont comme les soupapes ouvertes vers l’extérieur et … par l’extérieur.
En psychanalyse, l’objet adéquat à la satisfaction de l’être sexué reste introuvable. La période de latence constitue, pour Freud, la période de perte de la fonction d’objet perdu, à cause du refoulement, et qui sera retrouvé sur une autre forme répétitive à la puberté. Lacan a traduit la notion freudienne de la latence dans le procès de signifiantisation où le mot, tuant la chose, installe la castration à la place de l’objet8. Ceci explique le mathème de Lacan (a/-phi) où : a est le support de la fonction de jouissance de tout objet retrouvé, et (-phi) supporte la fonction de castration et ouvre une béance au coeur de toute relation d’objet. (a) est remplie par une circulation d’objets imaginaires qui attire la libido et la condense dans un fantasme et (-phi) se fonde dans un trou réel dans le langage que le signifiant de phallus symbolise pour recouvrir le manque. Le phallus, comme objet imaginaire, est l’objet pivot de la vie sexuelle et dans l’analyse psychique. Il joue un rôle paradoxal dans la relation mère-enfant, femme-féminité, homme-femme. Il est demandé, pour Freud parce qu’il dépend de l’amour oedipien, mais Lacan estime que le phallus est le signifiant de désir relevé dans les registres de l’Autre.
L’objet est utilisé dans l’expérience analytique pour différents synonymes : objet d’amour, cause de désir, cause d’angoisse, signal du réel….
La source : constitue le point d’ancrage de la pulsion dans le corps. Elle est le processus qui surgit dans un organe ou une partie du corps par l’excitation. La source, ou la zone érogène, se situe aux différents endroits de la peau ou de la muqueuse dans un organe.
La notion d’organe est problématique chez Freud et Lacan. Les orifices du corps lient en un flux constant les énergies qui lui sont spécifiques. Nos gestes et pensées participent, continuellement pour le plaisir. Lacan estime que « l’organe travaille non pas pour prendre du plaisir, mais parce qu’il est l’instrument du plaisir »9
Les quatres destins de la Pulsion

Freud énumère quatre destins (schicksale), devenirs ou vicissitudes de la pulsion :
• Le renversement dans le contraire,
• Le retournement dans le contraire,
• Le refoulement,
• Et la sublimation.

Le renversement dans le contraire

Le retournement en son contraire qui se fait en deux processus : 1- retournement d’une pulsion de l’activité à la passivité : il ne concerne que les buts actifs, ex : persécuter → être persecuté ; regarder → être regardé. 2- renversement du contenu:
s’observe dans le passage de l’amour à la haine pour le même sujet, après une relation d’amour à un objet est rompue.


Retournement sur la même personne.
Retournement sur la même personne. On change l’objet. Un voyeuriste regarde le corps de l’autre, un exhibitionniste regarde son corps propre.
Freud estime que ces deux destins se confusent. Il décèle une même succession de phases dans le couple sadisme-masochisme.
En premier temps, il y a une activité, une violence dans l’un, un regard dans l’autre ; ce sont les buts de la pulsion. Cette activité est d’abord dirigée sur un objet étranger à soi (autrui).
En deuxième temps, il y a abandon de cet objet qui est remplacé par une partie du corps propre ; le but change en même temps puisque la passivité prend le dessous de l’activité. Il y a donc un renversement dans le contraire.
En troisième temps, un deuxième changement d’objet intervient. C’est une personne étrangère qui remplace la partie investie du corps propre. C’est un autre qui vous violente dans le masochisme, c’est un autre qui vous regarde dans l’exhibitionnisme.
Freud suppose que dans les deux cas, il y a une phase archaïque auto-érotique. Respectivement, la maitrise musculaire de ses propres muscles et le regard sur son corps propre. Il fait également l’hypothèse que ses phases persistent, un peu comme éruptions volcanique dont les différentes voies seraient préservées.
On voit là l’illustration de la triade clinique des opposés de Freud :
Aimer- haïr 1. . a) moi- monde extérieur
Aimer- être aimé 2. . b) plaisir- déplaisir
Aimer (haïr)- indifférence 3. . c) actif- passif

La triade comprend (1) aimer-haïr, (2) aimer-être aimé, (3) aimer(haïr)ensemble opposé à l’indifférence. La triade des trois
polarités psychiques inclut (a) le moi – monde extérieur ; (b) le plaisir opposé au déplaisir ; (c) l’actif au passif.
Freud commence par mettre en lien d’opposition de aimer-haïr et de l’indifférence avec la polarité moi-monde extérieur (3-a). Alors que le moi satisfait narcissiquement ses pulsions sur lui-même comme objet exclusif. Le monde extérieur lui devient indifférent. Plus tard la polarité plaisir- déplaisir prend le dessus sur la polarité moi-monde extérieur ‘(b) se substitue à (a)’. Cette seconde polarité se met en lieu avec l’opposition aimer-haïr (1-b), alors que ce qui est dans le monde extérieur est hostile et haï. Ultérieurement, en troisième lieu, la polarité actif-passif sera mise en relation avec l’opposition
aimé-être aimé (c avec 2). Il s’agit de la même mouvement aller-retour que dans le voyeurisme-exhibitionnisme et sadisme-masochisme.
La pulsion s’exprime par l’affect. Terme désignant tout état affectif partiel agréable ou désagréable, à la différence du sentiment qui implique une continuité et une durée plus importante. Freud désigne l’affect comme étant la traduction subjective de la quantité de l’énergie pulsionnelle.10 Le destin de ce facteur quantitatif de la pulsion est triple. Il peut y avoir soit :
– La répression sans laisser de trace ;
– Produire un affect ;
– Transformation en angoisse.
On peut dire que cette transposition des quantités psychiques des pulsions en affects et en angoisse est un autre destin pulsionnel.
Le refoulement
Le refoulement, décrit par Freud dès 1895, est un mécanisme de défense qui oriente activement le sort de la pulsion en chassant du champ de la conscience les représentations inacceptables des pulsions interdites. Il est le mécanisme principal des Névroses lorsqu’il est massif. Le refoulement ne réussit jamais complétement. Les pulsions refoulées trouvent toujours des issues pour s’exprimer : lapsus, actes manqués, rêve…, ce qui laisse infiltrer les représentations et les pulsions défendues.
Lacan dit à propos du refoulement : « le refoulement ne peut pas disparaitre…, il ne peut être que dépassé au sens d’Aufhenbung ( suppression et conservation).
Freud distingue le refoulement originaire du refoulement secondaire. Le second, contenant des pensées admises par le conscient, puis refoulées, s’appuie sur un refoulement originaire dont le contenu n’avait jamais été admis par le conscient. «Nous sommes donc fondés à admettre un refoulement originaire, une première phase du refoulement qui consiste en ceci que le représentant psychique (représentant-représentation) de la pulsion se voit refuser la prise en charge dans le conscient, avec lui se produit une fixation, le représentant subsiste, à partir de là, de façon inaltérable et la pulsion demeure liée à lui. »11. Il y annonce que « l’essence de refoulement repose sur le fait de se détourner de quelque chose tout en
maintenant celle-ci à distance de la conscience ». Le refoulement est responsable d’une séparation de contenus psychiques selon un processus inconscient qui différencie les contenus qui sont conscient ou peuvent le devenir, de ceux qui ne le sont pas. Ces derniers ont des vois déguisées pour s’exprimer comme dans ces vois royale vers l’inconscient : les rêves. C’est, d’ailleurs, par un processus substitutif que les rêves et les symboles symptomatiques deviennent conscient et analysable.
Les pulsions sont alors satisfaites par déplacement, par des substituts engendrés par la censure surmoïque (Freud, 1923) issue d’impératif de conformité sociale suscitant honte, dégout et culpabilité. Pour Mélanie Klein, l’origine du refoulement serait un conflit interne issu de la nécessité d’affronter un conflit pulsionnel au sein même de la personnalité12.
La sublimation
La sublimation est liée à la théorie des pulsions chez Freud en 1905 dans les « Trois Essais ». En 1885, Freud intégrait la sublimation dans le système de défense contre les souvenirs refoulées chez l’hystérique.
La sublimation est en apparence, le destin pulsionnel préféré car L’énergie libidinale, en se dérivant, permet une réalisation valorisée par le surmoi et la société. La sublimation est un processus de transposition de but pulsionnel. Il ne s’agit pas de renonciation à une satisfaction, qui sera trouvée par un moyen détourné. Freud a défini le terme pour décrire un type d’activité humaine : la création littéraire, artistique et intellectuelle, qui n’a pas de rapport, apparent avec la sexualité mais tirant sa force de la libido, qui se déplace vers un but non sexuel en investissant des objets socialement valorisés. La
sublimation annonce la résolution du complexe d’oedipe ce qui permet au développement social de se réaliser grâce et avec les autres et sans conflit entre les désirs et les craintes. C’est-à-dire sans relation déstabilisante entre l’anima, notre partie féminine, et l’animus, notre partie masculine, en se référant aux termes de Jung.
La sublimation est une capacité d’échanger le but originellement sexuel contre un autre qui n’est pas sexuel mais qui est psychiquement parent avec le premier.
Pour Lacan, la sublimation voue le sujet au déplacement incessant, à la substitution incessante du signifiant. Elle ne vise pas à retrouver ce qui serait le bon sujet, mais à reproduire le signifiant adéquat au sens recherché. C’est le signifiant qui donne les cordonnées de l’objet. La sublimation est possible, estime Lacan, grâce à la Chose qui occupe le coeur du vide de sujet, le vide de son monde. La Chose manque toujours. Elle s’agit d’une place gardée par les ziele, des objectifs qui l’entourent, la bordent, la cernent. C’est la place visée par la jouissance. Et c’est autour de cette place qu’il va se passer la
sublimation pour « élever un objet à la dignité de la Chose ». Une élévation trompeuse parce que la dignité de la chose est autre chose. (Lacan). Cet objet est façonné, inventé, crée… comme un signifiant qui occupe le vide de la Chose en en désignant le lieu plus qu’il ne le représente en fait. Ce que le signifiant introduit est toujours le vide.

Ce que vise la sublimation donc est ce point central de la Chose. Tout le système signifiant s’organise en système gravitationnel autour du vide de la Chose. C’est à partir de rien que toute Sublimation crée un pont pour la Chose… alors qu’elle est présentée comme pouvant organiser, aménager la jouissance du sujet pour le rendre acceptable, la sublimation est liée à la création qui part de rein ex-nihilo, donc elle est elle aussi problématique.
Conclusion
La pulsion est un concept qui donne sens à la nature biopsychique des hommes. Alors que pour Freud, le fondement de la pulsion est biologique, il est langagier pour Lacan. Mais, pour nous, l’interprétation phénoménologique de l’action pulsionnel au niveau de la conscience et de l’existence humain reste psychologique. C’est le sujet qui vit les pulsions, consciemment ou inconsciemment, et subit les conséquences leurs destins. C’est un projet que la civilisation et le grand Autre symbolise. L’espace tracée par cette symbolisation se présente comme un fleuve cimenté par des forces formants des
briques stables dans la personnalité de chacun et qui se désintègrent par des forces qui expliquent les variations survenues au sein de la même personne et chez les autres. C’est un fleuve qui peut changer son trajet par rapport des processus intersubjectifs déterminants. La multiplicité des vicissitudes pulsionnels est le résultat de ce processus interactif qui donne lieu aux structures psychiques : la normalité, la pathologie et la perversion et aux états limites. L’approche freudienne et la lecture de Lacan, à propos de la théorie des pulsions, sont complémentaire au niveau de l’analyse et de la thérapie. C’est au niveau de notre corps et de notre âme qu’on reçoit l’effet des destins de nos pulsions. Il est donc normal qu’on agisse sur les deux composants, le corps et le langage. Le langage qui élève le corps à la dignité de sens. Ce qui donne droit à la démarche interprétative de la psychanalyse.
Sommaire
1- Dictionnaire de la langue française ;
2- Dans ( Ilm al-Kalam), science islamique du moyen âge qui prétend défendre la religion Islamique en recourant à’argumentation rationnelle, on trouve le débat sur la nature de l’action humaine en relation avec la volonté de Dieu : l’homme est- il- libre dans ce qu’il fait où est-il le résultat de l’action divine ?
3- www.larousse.fr/dictionnaire/français/destin;
4- Ibid./ pulsion ;
5- www.géopsy.com/cours-psycho/lexique_de_psychanalyse.pdf;
6- Freud : – Métapsychologie, Gallimard.
7- Lacan. Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse.
8- Https://www.causefreudienne.net/le-phallus-et-lobjet-a-dans-lexperience-analytique-la-partie-analytique-se-joue-au-niveau-du-manque/)
9- Dans Monterllay, « à propos du plaisir d’organes » op p :34
10- Http://www.geopsy.com/cours_psycho/lexique_de_psychanalyse.pdf
11- Freud. Métapsychologie, Gallimard, p 48
12- Le refoulement et le clivage, R.D. Hinshelwood, copyright international journal of psychoanalysis.

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