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Quels sont à votre sens les facteurs socio-culturels qui favorisent l’état dépressif ? 

 La dépression est l’un des troubles mentaux les plus répandus. Elle est classée au sein des troubles de l’humeur. Le déprimé présente une humeur perturbée qu’il traduit en de niveaux dissociables, mais inséparables : psychologique et somatique. Le sujet déprimé est submergé de sentiments de tristesse, pessimisme, absence d’intérêt pour les activités quotidiennes… ; débordé de fatigue, insomnie, sentiment d’inutilité, perte d’appétit, de trouble de concentration intellectuelle et des idées suicidaires. 

Le DSM-V1 distingue trois états de dépression selon trois critères que sont les épisodes de l’accru dépressif, le délai et la fréquence symptomatique. 

C’est ainsi que : 

– Le trouble dépressif majeur caractérisé par un ou plusieurs épisodes dépressifs majeures. Le sujet y est submergé de tristesse ou la perte d’intérêt pendant au moins deux semaines. Sentiments associés à au moins quatre autres symptômes de dépression. 

– Le trouble dysthymique caractérisé par une humeur dépressive active, joint des symptômes dépressifs de ceux caractérisant l’épisode majeur, pendant la grande partie du temps dans une période de plus de deux ans. 

– Le trouble dépressif non spécifié, utilisé pour marquer les troubles de caractères dépressifs différents des critères des deux premiers états, le trouble d’adaptation avec humeur dépressive, ou le trouble d’adaptation avec humeur anxieuse et dépressive. 

Multiples sont les facteurs responsables de la dépression : les facteurs biologiques, psychique en relation avec l’histoire 

Et les défenses personnelles et environnementales. Leur distinction serait méthodique plutôt que réelle. 

L’explication biologique de la dépression 

Deux hypothèses sont mises en valeur : 

1- L’hypothèse monoaminergique par laquelle on postule que la dépression est produite à cause du déficit des neurotransmetteurs dit « monoamines » qui sont détruites par le MAO ; 

2- Hypothèse de l’axe HPA. La cible principale où les influences génétiques et environnementales aboutissent à un syndrome dépressif. 

L’explication psychique de la dépression 

D’un point de vue analytique, la dépression est une décompensation d’une névrose. C’est une réaction douloureuse qui servira en tant que défense. Le sujet évite, grâce à cette défense, l’éclatement et l’évolution vers un état plus grave. En ce sens, la dépression permet de s’accorder sur un compromis entre un désir/pulsion et une organisation sociale. Celle-ci est un système de règles, valeurs et normes avec lequel l’individu doit se conformer. Elle fonctionne à l’encontre du narcissisme du Moi, en lui imposant des règles et des défis. C’est pourquoi, dans la dépression, le sujet ramène tout à lui à la fonction de sa perception, premièrement, et de son interprétation des éléments socioculturels, secondairement. 

Ce jeu est exprimé dans le symptôme. Ce signifiant, lisible, est une défense face à l’angoisse qui canalise les pulsions agressives pour rester, dans un état de compromis, accepté dans la douleur. 

Étant donné que la société, comme nous l’avons déjà dit, est un ensemble de facteurs socioculturels, il en résulte que ces facteurs seraient, directement ou/et indirectement, responsable, entre autres, dans la dépression. 

Cette relation est compréhensible, théoriquement, dans l’étiologie des trois principales névroses : l’hystérie, l’obsession et la phobie. 

La névrose commence par un trauma réel ou imaginaire. Le trauma est représenté comme un danger. Il est réinterprété et fabriqué sous la forme d’un fantasme. Le processus de fantasmatisation prend des couleurs différentes selon les structures névrotiques. 

L’hystérique ramène le trauma perçu à la question d’amour : « suis-je aimé… ». La réponse qu’il va donner dépendrait de deux choses :

– La signification de la notion d’amour dans la société où il vit. 

– La validité du qualificatif « hystérique » ainsi que l’équation d’amour sous-jacente. 

Le même constat est chez le phobique qui demande d’être libre, alors qu’il se comporte autrement, et chez l’obsessionnel qui cherche de la valeur, définit socialement. 

Pour une explication socioculturelle de la dépression 

L’influence des facteurs socioculturels dans la dépression est manifeste. Mais, comment interagit la dimension socioculturelle, avec les autres dimensions, dans l’installation de la dépression ? 

Pour établir une liaison du socioculturel avec la dépression, il est nécessaire de se référer à une théorie de constructivisme social de la maladie mentale. Deux défis sont à relever : 

Le premier vise à déterminer s’il existe un concept de dépression ayant une validité universelle ou si, au contraire, il y a autant de profils diagnostiqués que de variantes culturelles. 

Le second défi réside dans l’analyse de l’importance relative prise par les processus de psychologisation et de somatisation des affects dépressifs dans diverses cultures. 

Le DSM estime que la culture « peut influencer le vécu et les symptômes dépressifs ». 

La dépression, en général, s’exprime dans deux niveaux : le délire et la somatisation. 

L’anthropologie souligne que la symptomatologie dépressive et sa valeur pathologique n’ont pas la même interprétation dans toutes les cultures. Il est probable que les éléments socioculturels véhiculés dans chaque culture, et que l’individu doit intérioriser par le processus de la socialisation, soit déterminants dans la définition de la nature dépressive de l’éprouver délirant et la relativisation des symptômes. 

Cette hypothèse est vérifiable dans l’exemple suivant : 

Pour les bouddhistes, la jouissance des choses et des rapports humains est la cause de toutes les souffrances. Cependant, le retrait social et l’indifférence au plaisir sont les conditions nécessaires pour la transcendance2. 

En Iran, la profondeur d’un individu est due à sa capacité à communiquer sa tristesse et son chagrin. C’est-à-dire que la société est tolérable avec ce genre d’attitude. Ce qui va changer la portée de la culpabilité chez le malade mental, et, donc, sa nature expressive. Le processus de recherche de l’aide3 n’est lancé que lorsque le sujet est en colère et en méfiance. La tristesse, la vulnérabilité… serait alors surmontable. 

Dans les travaux de Beiser sur l’impact de la culture sur la dépression, il est conclu que la dépression a six symptômes communs : le désespoir, l’indécision, le sentiment d’inutilité, l’hypersensibilité à l’opinion des autres, le sentiment d’être critiqué sans raison par l’entourage et le manque d’énergie. Le retrait et la solitude sont changeants. Trois symptômes somatiques sont communs et partagés : le souffle court, les palpitations et les étourdissements. 

L’hypothèse de la relation de la culture avec la dépression est vérifiable. Cela ne nous empêche pas de distinguer, avec Kleinman, la dépression en tant que « disease » (affection) qui est transculturelle et la dépression comme « illness » qu’est subjective. 

Ce constat de relation directe ou indirecte de la dépression avec les variables socioculturelles, pose deux défis : le premier est du rôle de ces variables dans la genèse de la dépression, et le deuxième est celui de sa relation avec les autres facteurs, surtout inconscients. 

On peut distinguer, dans la circulation du système socioculturel, deux niveaux : 

– Un niveau macroscopique qui nous indique comment les gens d’une culture intériorisent ses éléments socioculturels 

– Et un niveau microscopique cherchant à déterminer les façons de reproduction psychiques de ses facteurs sous forme de dépression. 

La vérification de l’hypothèse de l’influence des facteurs socioculturels dans la construction de la dépression peut se faire en cherchant les modifications cliniques qui lancent le processus de recherche de soin, d’une part. Et de voir l’impact de la représentation sociale de la maladie dépressive et ses conséquences en forme de stigmatisation. 

La dépression se décompense, généralement, dans des variations somatiques et psychiques.

La plupart des études transculturelles nient l’existence de différences entre les cultures au niveau de la somatisation dépressive et son influence sur le processus de recherche de soin. 

Cependant, la différence culturelle est significative au niveau de l’éprouver psychique. Dans les cultures nord-africaines et d’Afrique subsaharienne, la dépression prend l’allure d’une persécution par le groupe ou d’un dysfonctionnement attribué à un mauvais sort jeté par les proches ou des forces maléfiques. Le caractère délirant d’une dépression est associé à la sévérité des symptômes, à une majoration du risque suicidaire, à des sentiments de culpabilité plus intenses4. 

Deux modèles sont repérés : le modèle maladie et le modèle réactionnel. Des groupes sociaux interprètent la dépression comme une atteinte bio psychique (modèle maladie) et d’autres groupes sociaux en termes de réaction à une situation (modèle réactionnel). 

La psychanalyse prend compte dans son interprétation de la maladie mentale aux facteurs socioculturels. Cette conclusion peut être dégagée du facteur d’ordre phylogénétique de la névrose. Dans « Totem et Tabou » Freud évoque le mythe de la horde primitive, l’origine de l’installation et la transmission de la crainte de castration à travers les générations et les cultures (par expansion), sur le plan collectif, et l’angoisse de castration et l’avènement du complexe d’OEdipe, ainsi que la formation du Surmoi (représentant psycho culturelle) et l’entrée dans la période de latence. La dépression est un vécu douloureux à cause submergé d’angoisse. Certes qu’elle est façonnée par la culture, comme nous l’avons montré ci-haut, mais ce qui compte est le vécu que le malade veut fuir pour retrouver une vie saine. 

Pour répondre à la question posée. Je pense que le développement psychosexuel de l’individu, selon la psychanalyse, est sujet d’intrication de plusieurs variables. L’étiologie de la maladie mentale et de la dépression n’échappe pas à cette théorie. Les facteurs socioculturels entrent en jeu dans la construction de la dépression, au niveau du ressentiment dépressif et de la somatisation. La représentation sociale de la maladie mentale et des symptômes dépressifs qui se transmet dans l’inconscient à travers l’histoire d’un individu socialisé. L’interaction de ce dernier avec ce contexte et avec les situations de sa condition sociale personnelle favoriserait ou défavoriserait le développement d’un état dépressif : le trauma est le produit d’un contexte. 

_____________________Références 

1- DSM-V p399. 

2- 1 Massé R. les défis de la nouvelle épidémiologie : l’exemple de l’ethnoépidémiologie de la dépression. In : Culture et Santé Publique. Les contributions de l’anthropologie à la prévention et à la promotion de la santé. Montréal: Gaëtan Morin Editor, 1995. 

3- Idem 

4- Lee TW, Tsai SJ, Yang CH et al. Clinical and phenomenological comparisons of delusional and non-delusional major depression in the Chinese elderly. International Journal of Geriatric Psychiatry 2003; 18: 486-490. 

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